L’anonymat : quelle importance en évaluation d’impact ?
Avec l’expansion du numérique, nous sommes de plus en plus amené·es à répondre à tous types d’enquêtes (satisfaction, opinion, etc.). Si certaines incluent des questions demandant le nom, prénom ou encore l’adresse mail, d’autres n’en font pas mention. Et parfois figure cette note : « vos réponses sont anonymes », à laquelle nous prêtons plus ou moins attention. Alors, pourquoi est-il important de garantir l’anonymat dans une démarche d’évaluation d’impact ? Quand et comment l’employer dans le cadre de démarches d’évaluation ?
L’anonymat : une condition de fiabilité des résultats
En évaluation, l’anonymat est considéré comme l’un des facteurs méthodologiques clés pour assurer la fiabilité des résultats.
Il se trouve que les enquêté·es sont naturellement poussé·es par un désir – inconscient – de se présenter de manière positive, souhaitant montrer une « bonne image » d’eux·elles-mêmes (i.e. le biais de désirabilité sociale). De plus, il se peut que les enquêté·e·s appréhendent la façon dont leurs réponses seront reçues par la structure, et qu’il leur soit difficile de répondre honnêtement. Par exemple dans le cadre d’une formation, ce peut être la crainte de générer des relations conflictuelles en remettant en question les contenus, les formateurs, etc. Ainsi, l’anonymat permet de récolter des réponses proches de la réalité, garantissant une meilleure fiabilité dans les résultats.
Préservation de l’anonymat, quelles difficultés ?
L’anonymat est plus facilement garanti lors d’enquêtes par questionnaire, le répondant étant en parfaite autonomie. En revanche, il existe des situations dans lesquelles la préservation de l’anonymat peut être compromise. Ce peut être lorsque la présence d’un·e enquêteur·rice est nécessaire : au cours d’entretiens semi-directifs ou lors d’une démarche par questionnaire nécessitant l’aide d’un tiers (répondants ayant des freins langagiers, cognitifs, etc.).
Garantir la confidentialité des réponses en présence d’un enquêteur
L’anonymat ne pouvant être toujours total, il en va de la responsabilité de l’enquêteur·rice de garantir la confidentialité des données récoltées vis-à-vis de toute autre personne ou entité externe à l’enquêteur·rice lui·elle-même. Par exemple, dans le cadre d’échantillons restreints, l’identité des enquêté·es peut se trouver facilement dévoilée. Ainsi, l’usage de moyens mnémotechniques (renommer l’enquêtée Madame Raton en Madame R) ou la désignation des enquêté·es par une caractéristique qui leur est propre (« Les deux familles monoparentales s’accordent à dire que… ») sont déconseillés.
En conclusion, au cours d’une enquête, demander les données personnelles des répondants est presque un automatisme, souvent pour des raisons pratiques, à savoir : qui répond ? Cependant, une mise en garde s’impose lorsqu’il s’agit d’évaluation d’impact. Le respect de l’anonymat et la préservation des données doivent être rigoureusement respectés, non seulement pour protéger les enquêté·es mais aussi pour garantir des résultats d’enquête fiables.